Des lambeaux de peau doucement s'égrainent, chez le médecin, sur le siège de la voiture, dans les plis de sa chemise, l'épiderme muant de cet être silencieux imprègne les plans de sa présence transparente, l'histoire, amputée, se déroule au gré des envies des personnages. Weerasethakul a cette manie du détail : plan rapproché sur une fourmi audacieuse, puis sur une bouche, un bout d'omelette, crépitement du papier que l'on défroisse et clapotis de l'eau, nos sens s'éveillent, et c'est au creux d'une rivière qu'un frôlement sensuel s’opère, mouvements précis et pauses latentes, sans autre bruit que celui de la nature, bien vivante. Imprévisible, farouche, cette étrange idylle rengorge de plaisirs, les mains sous l'eau, contemplant ses doigts, la vieille femme , curieusement, se met à rire.
Magnifique film, qui pour la petite histoire a inspiré Pascale Ferran pour Lady Chatterley.
RépondreSupprimerWeerasethakul est clairement l'un des plus grands cinéastes vivants.
j'ai toujours rechigné à le regarder, Lady C. , je ne peux pas voir l'actrice.. Pourtant, je devrais m'y mettre!
RépondreSupprimerGreat reading yyour post
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