A vélo, en skate ou en basket, des grappes de gosses ennuyés arpentent les rues de la ville aseptisée , leurs nuques submergées de soleil, les poches remplies d'espoir. Un stick collé entre les lèvres, une jolie fille au creux de ses bras, Carl profite de son enfance, la mine rieuse mais le regard austère, préoccupé par l’obstination bornée des adultes de croire que tout va bien. Richie, de tout son être, appelle à la révolte, permettant à Carl de laisser libre cours à son imagination, gommant les limites de la raison d'un coup de revolver, bondissant, criant, pillant cette tranquillité maussade qui leur sert de quotidien et dans laquelle les adultes sont drapés. Un jeune oiseau chute et s’éteint dans la poussière, une balle logée dans son aile de vie, le temps s'arrête.. La résistance s'organise, par soucis de vengeance mais aussi de Liberté, un morceau de Rock résonne, les gamins irradient l'espace de leur rage, de leur colère, ils s'amusent , pour la dernière fois peut être, à faire avaler sa hargne à cette autorité menaçante, quitte à en payer le prix. Une ombre en t-shirt, sourire rebelle, mèche indisciplinée lui barrant le front, s'accroche à l'arrière du bus jaune en riant, ultime représentation de l'impressionnante désinvolture avec laquelle Richie se mouvait dans un monde qui n'était pas le sien.
Beau texte sur un superbe film, que j'ai découvert récemment. :)
RépondreSupprimer