samedi 17 janvier 2015

My Son, My Son, what have Ye done?

Werner Herzog - 2009


Un titre tout en parole, les derniers mots de l'Être par qui est né le Monstre. A moins que ce murmure ne vienne d'en haut, comme l'insinue le troupeau de nuages amassés au dessus du fils. Obsédé par les oiseaux terrestres , mariés à la poussière pour l'éternité, Hanté par la grâce, l'enfant terrible annone des paroles incohérentes à la face de sa dulcinée , à la masse cette gamine, aveuglée. La maison flamants roses, coulisse d'un théâtre permanent, se retrouve, un beau matin de printemps, en état de siège. Tout le quartier est en alerte, Il a frappé dans la baraque des voisins, Herzog s’engouffre dans une gigantesque faille temporelle au goût folie et nous entraine dans les rapides, bien décidé à nous faire boire la tasse. L'aisance du réalisateur pour nous dépeindre des personnages improbables ne faiblit pas, bien au contraire. Taillés à même le vice, les voilà qui s’immiscent sur la scène de crime, vaguement interrogés par l'inspecteur au regard d'acier. Tous ont trempé dans la liqueur divine et trimballent , de plan en plan, les séquelles causées par un Michael Shannon en grande forme. Il a beau être seul contre le monde, sa silhouette est celle d'un prophète aux multiples confessions et son anatomie tout entière, de la pointe de son sabre au bout de ses cheveux bouclés , annoncent la prophétie : l'Histoire se répète, sorte de sphère couleur ballon de basket, et le flambeau doit être passé. Mais à quel prix?

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