vendredi 30 mai 2014

Spring Breakers

Harmony Korine - 2013 



Défoncé à l'illusion d'un monde meilleur, hors limite, truffé de meufs canons et d'angelots au pénis dressé, le cadre s'ébroue, sortant sa langue fourchue à la moindre occasion, léchant avec avidité les gouttes de jeunesse diluées au plaisir, Snake Fellation sur ta croupe petite, l'alcool et la drogue sont  "Maitres des lieux", majeur hissé en direction du Chef suprême, camé jusqu'à l'âme et for ever, les bikinis se frottent à la paroi du gouffre, léchant les cloisons embrumées d'un cul en transe, RESPIRE. L'immortalité est bien le sujet principal du film, planquée sous sa cagoule alcoolisée, glissant sur les corps foncedés,  d'un mouvement de hanches putassier la voilà hors de portée( + ) ( + ) . A toi d'te démerder, esquive les ralentis à coups d'nibards, aspire les lignes néons sans sourciller et pour finir, allonge-toi doucement contre le flan malade d'une fille rêveuse, dont les songes débordent sur ses lèvres sucrées. 



jeudi 15 mai 2014

Joe

David Gordon Green - 2013





Une meute de chiens galeux renifle les poubelles d'un petit Drugstore miteux, la langue pendante, espérant tomber sur quelques denrées à se mettre sous la dent. Une aura de misère grignote la fourrure du chef de famille, rachitique clébard au cerveau bouffé par l'alcool, dans ses prunelles ricane la démence et son échine de frémir devant les coups-bas de Sa Majesté.. Dans une maison abandonnée la troupe se terre, à l’abri des regards de cette société ingrate qui se complait à les juger - la mère mâchouille des mégots dans la plus totale indifférence, au fond de sa boite crânienne flotte un relent d'humanité déchiqueté par l'alcool, c'est à peine si elle entrevoit sa gamine murée dans le silence : économie des mots, économie des gestes, on navigue en terrain connu : ces déchets pitoyables nous montrent ce que l'on voulait voir : Joe incarne cette ancestrale Pitié qui nous ronge, prêt à bondir au moindre coup de phalange apposé à la gueule du jeune chiot, parallèles inutiles dessinés par un réalisateur un peu trop terre à terre, les clichés se lattent à la gniôle, laissant peu de place à la Liberté. Mais quand celle-ci timidement s'esquisse, les ombres ploient sous sa grandeur, les bêtes règnent en Maitre, fidèles et dangereuses, snifant avec panache les racines d'arbres centenaires condamnés. Joe n'est pas un grand film en soit mais un putain de mollard étalé à la tronche de tous ceux qui se pensent à l'abri, un petit bout d'âme nécessaire pour qui veut vivre, tout simplement.