vendredi 22 février 2013

Die Hard 5

John Moore - 2013 
Très bon film sur le patinage artistique mécanique. Les voitures glissent et s'entrechoquent, fracas de verre et bris de glace, quadruple axel au dessus des nuages, le candidat Brucie retombe sur ses 4 roues, coriace, le papounet. C'est à présent au tour du grand fiston de s'élancer, un stalactite dans le bide, c'est pas ça qui va l'arrêter, vas-y que je dézingue du russe en grommelant, - c'est clair qu'au petit déjeuner, c'pas un dictionnaire qu'ils ont avalé - 359 voitures, 46 motos et 5 matriochkas défoncées plus tard, les voilà entrain de s'éclater à Moscou Land, un parc d'attraction gigantesque. Sur les tonnes d'activités proposées, les deux McCain n'en choisissent que deux: le toboggan de la Poussière, et la maison hantée radioactive. Soyez pas étonnés si Die Hard 6 ne dure que 20 secondes, le temps de voir les deux énergumènes s'étrangler avec leur 8 ème bras. Mention spéciale au very bad guy , qui, drapé de slow motion s'avance vers nous gaîment, entourés d'une armée de magistrats tout juste sortis de la fac', j'vois bien un gosse halluciné beugler: mode zombie activé. John Moore n'est pas pingre. John Moore aime jouer aux Lego et nous fait partager, 1h et quelque durant, son histoire favorite créée vers ses 5 ans, avec des monsieurs qui explosent mille fois mais ne meurent jamais, des zélicoptères qui se crashent au ralenti, DEUX fois, pour être certain qu'on a bien compris, on a de la chance, quand même, de pouvoir voir tout ça, les mains collées dans le cornet à popcorn bien gras, bruits de succions et machouillis ingrats, couvrant les explosions de ce navet atomique à l'intrigue invisible, d'une débilité monstre, d'un intérêt complètement plat. Mon intellect vole en éclat, désagrégé, à peine, une petite flemme lors des apparitions fugaces de la jolie grognasse ...

mercredi 20 février 2013

Coffee and Cigarettes

Jim Jarmush - 2004


L'ultime cliché du café/clope, filmé en divers endroits, toujours étriqués, pour être bien sûr de capter les volutes de fumée blanchâtre, recrachées par les naseaux d'une tripotée de protagonistes emmerdants - sauf exception- Renée French - sa présence, seule, illumine cette longue et pénible successions de sketchs mous du grain, animés par de pauvres pantins conversant de choses idiotes. La magie opère 2 ou 3 fois , lors de ces quelques poignées de secondes silencieuses, rares et précieuses, où la caméra se fixe sur un regard, la bouche vissée autour d'une marlboro incandescente. Converse au pied, regard souligné d'un gros trait black, Cate la blanche , crispée sur sa tasse de café, nous lance quelques coup d'oeils désespérés..


Iggy Pop n'en peut plus, moi non plus


mardi 19 février 2013

Hausu

Nobuhiko Obayashi - 1977 



A l'instar du pâle reflet se fragmentant en mille morceaux sanglants, Nobuhiko Obayashi défonce la réalité à coup de poings, brouillant ainsi les lignes du temps, de l'espace et des couleurs, les formes , la gravité, tout part en latte, délirant bordel satanique craché par les yeux lumineux du Chat. Les membres découpés , dégoulinant de jus de pastèque s'agitent dans tous les sens, accomplissant cette valse délurée en rythme avec la bande son hallucinée, tout droit sortie de la queue du piano fou. Jamais la caméra n'hésite à nous dévoiler les choses les plus cintrées, offrant à nos yeux ébahis cette épatante échappée onirique, parfois kitch mais toujours osée, osant jusqu'au nu - et quel nu, dans un flot de liquides acidulés, quelques bulles de sang s'assoupissent dans sa chevelure - ne reculant devant aucun obstacle fantasmé.



 Kung-Fu, Fantasy et la belle mère de Gorgeous sont épatantes, gavées d'énergie à ne plus savoir qu'en faire, irradiant l'écran de part leurs mimiques, gestuelles mesurées / démesurées et autres facéties. Fantasy, symbole de l'éternel pouvoir de l'âme, vidée, épuisée se recroqueville, comme une enfant, contre un sein blanc, à la fois virginal et maternel, on y perçoit clairement quelques farouches tensions sexuelles. La belle et son amie se tiennent innocemment par la main, gravissant d'un même pas les marches du palais de l'Amour, ne doutant pas un seul instant de leur force commune, mais peut-on vraiment lutter contre les deux ogres que sont Attente et Solitude? Lentement, au fil du temps, à l'aide de leurs mains décharnées, ils ont construit, modelé, la "Hausu" de cette rancoeur fétide, à l'aide des souvenirs pourrissants, éradiquant , à grands coups de Haine dans le crâne, les moindres intentions célestes. Un monde unique est crée, qui se nourrit de sa propre folie et de celle des hôtes. "Hausu", un microcosme fantastiquement glauque qui n'a qu'une seule envie : s'éclater.







The Proposition

John Hillcoat - 2009


Les bouches se crispent, d'un souffle rauque naît le Silence, quelques notes douloureuses zèbrent l'horizon, envoyées par l'orage qui gronde, déchirant les chairs avec fureur. L'homme bon se barricade dans sa mansuétude et prend soin de la femme qu'il aime, corps pâle baigné de sueur, l'astre doré se couche, gorgée de whisky tiède, temps en suspend , sur une main ensanglantée la caméra se fige, la souffrance, dans ce monde impitoyable, est grande. Elle irradie les plans, plans qui s’enchaînent avec vigueur, laissant peu de place à la réflexion, c'est un ballet d'hommes sales bien orchestré, où milles détails s’emboîtent. Nick Cave s'en donne à coeur joie, la bande son rythme énergiquement les excès de ces 4 frères, faits d'ombre et de poussière; ce qui est intéressant, ce sont ces changement de rythmes, du début à la fin, et cette tension omniprésente , alléchante.


lundi 18 février 2013

Red Hill

Patrick Hughes - 2010 




Jeune cowboy déséquilibré car sans cheval, Shane Cooper avance tranquillement sur les hauteurs de Red Hill, persuadé qu'une journée ordinaire l'attend. Son chapeau aux bords indemnes l'empêche de voir le Mal, le mal qui ronge , le mal qui songe, la ville est gangrenée, l'heure de la vengeance ultime a sonné, tu ferais bien de dégainer, avant d'te faire bouffer. La lumière, livide, encadre les silhouettes sans sourciller, n’omettant aucun détail, la croupe du canasson s'immobilise, le canon d'un fusil dégueule une salve de balles mortelles, touchée en plein coeur, la Justice s'effondre , le museau dans la poussière. Sobrement, Hughes balaye, agite et secoue les habitants mécaniques de sa ville fantôme. La femme/mère tueuse/tuée est un symbole, qui mènera droit dans le lit de la Mort ou aux abords de la Vie, c'est selon. L'homme n'est plus, l'instinct de vengeance brûle tout sur son passage, ses babines retroussées laissent entrevoir cette rage bouillonnante qui anime son cadavre bestial, des griffes d'argent dans son ventre sont plantées, la main , sur le colt, n'a pas intérêt de trembler.






Solitude , ombre, poussière

dimanche 17 février 2013

Les Pétroleuses

Christian Jaque - 1971 


5 cavalières en sueur, enveloppées de poussière, galopent et se découvrent, d'un habile geste de la main, crinières au vent et frimousses à l'air libre, criant leur liberté à pleins poumons. Du train, en apparence tranquille, gronde le mal aux manières hostiles ; les innocents se font parquer, tel du bétail, et grognent dans le vide ; le hold up est fluide, d'une souplesse toute féminine. Les bijoux et autres larcins s'échouent tout en douceur dans le chariot des Frenchie King, l'échine d'une douce retraite frémit devant leurs yeux, pas si vite, le sac abandonné contient une carte qui pourrait tout changer... Glissant d'une main à l'autre, cette carte attise la convoitise, y'a du pétrole et Maria veut le trouver, quitte à entrer en guerre .. Les pupilles éclatées, la poitrine en avant, chemise échancrée, Claudia Cardinale, d'une maligne légèreté s'éclate dans cette comédie loupée, à tirer dans les pattes de Bardot, un poil plus constipée, mais magnifique quand même, sans ces deux là, même pas la peine de regarder ce western raté . Le corps nappé de pétrole, les dents blanches et le rire affûté, l'ombre UNIQUE de ces deux femmes fatales n'a pas fini de nous hanter..