vendredi 31 août 2012

Broken

Rufus Norris - 2012 
Un regard vide transperce le néant


La mégère en jogging jaune, tache au cul qui s'étend, traîne son ossature d'une pièce à l'autre, désertée par la notion de But, stupide errance, écho brutal d' un certain Rufus Norris, caméra molle entre les mains, tartinant ses plans d'une maladresse horripilante et élastique - jamais les silhouettes ne seront libres de se mouvoir comme bon leur semble, toujours ce cadre, étouffant, ridicule pour un film pareil, calculé, tailladé au scalpel, fichtre que c'est emmerdant. Gloire à cette gamine éponge, victime du monde ô combien cruel qui l'entoure, ça vaut le détour, rien que pour Cillian Murphy, balance un pot de confiture à terre, une expression débile sur le visage, Gloire à cette gamine malade, corps disgracieux qui sur le sol remue, petit poisson borné à peine sorti de l'oeuf. Les carcasses des bagnoles s'écrasent le museau avec fracas, les cigarettes se consument comme les souvenirs, le père assassin n'est pas celui que l'on croit, la meute, les chiennes : aboient - l'enfance se brise, le sang se Boit - la haine l'enivre , le fou se noie. Et dans l'Eglise, la sainte demeure, - satanique cliché - l'Amour du Père vient, par la manche la sauver, mais à quoi bon, je vous le demande - où diable tout cela nous a-t-il mené????

(Broken n'a rien d'un grand film)

lundi 13 août 2012

Indiana Jones

Quadrilogie - Steven Spielberg 
Des airs de Western acidulé


 Le dos couvert d'arachnides velues, l'Aventurier sautille adroitement vers la miniature dorée, déjouant les pièges, fléchettes empoisonnées, destructions en chaîne, poursuite dans les prés: Immense parc d'attraction rieur qui tend la main aux âmes les plus joueuses. Le nez, couvert de poussière et collé aux pages d'un vieil ouvrage émietté, assoiffé de savoir, tremblant, les pupilles dilatées, flamboyant à la vue d'une carte mystique - Mais la découverte à un prix, Indi!- l'air s'assèche, le fouet claque dans un coin de sa tête, chapeau sur les paupières, kilomètres engloutis.. Jeune femme révoltée, gorgée d'alcool et de courage, très vite, enfile, comme par habitude la robe épurée de l'ennemi intime, rongeant son envie de vengeance à petite bouchée.. Pourvue d'une énergie folle, la caméra s'escrime à nous faire voyager aux quatre coins du globe, transperçant l'atmosphère, brassant les substances : bar enneigé baigné de whisky, terrasse dorée tapissée de fruits juteux, forêts moites aux allures de fauves affamés.. Le crotale siffle, le fouet ondule, Docteur Jones transpire, et même, recule - Les foules, les foules très chaudes, grouillantes, bouillantes, à 2 pattes, à 4 pattes qui gigotent, qui grignotent, prudence, Indi, prudence, ton père, avant toi, s'y est frotté, crois-moi...

Les ombres scrutent...




jeudi 9 août 2012

TwentyNine Palms

Bruno Dumont- 2003


'INSIDE', comme un cri au milieu des bulles, la femme en maillot rouge s'échoue, naufrage des deux amants paumés- les flash crépitent sur l'écran intérieur, délicatement, elle pose un peu de vernis sur ses ongles pâles, l'ombre d'elle même dans l'étendue désertique se noie. Des roches, s'élève un souffle humain, "on va brûler", plaisante le demi-Dieu aux cheveux d'or. Un type tout seul qui mange une glace attire la mélancolie dans tous les sens, t'as de la crème glacée au coin des lèvres, je t'aime. NUIT. La danse des furieux commence, faiblement éclairée par des lumières acides, au grand jour la route reprend, mélodie asséchée et pavée d'imprévus, le cul à l'air , les jambes molles, au milieu du désert, qu'est ce qu'on rigole...
Regarde, je suis là

Tu m'as fait mal 


Le Pornographe

Bertrand Bonello - 2001


Le regard perdu dans son lopin de terre, la pupille accrochée sur le corps d'une femme -nue- le Pornographe songe. Fier détenteur d'une liberté aussi rare que précieuse, à l'aube d'une révolution molle, l'homme à la caméra mouillée s'interroge. Plan intérieur rapproché, ACTION, scène de coït, plan large, à l'air libre, sur cette fugitive excitée, sens et désirs exacerbés, la meute de chiens aux babines baveuses s'allonge, léger flou, souffle saccadé, poursuite furieuse de la jeunesse entravée, pourchassée malgré elle par ses peurs les plus farouches ; Bonello fait mouche : entre nous et Lui un lien se crée, tendu au point de se fissuré, mais solidement raccordé à nos émotions les plus espiègles. Et lorsque enfin, après cette longue attente, le fils, entouré de bêtes bêlantes, procréera, en un souffle en un corps on pourra tranquillement fermer les yeux.




mercredi 1 août 2012

Infernal Affairs II

Alan Mak, Andrew Lau - 2007


L'regard planqué derrière une paire de lunettes sombre, trous noirs 'Bang Bang', le vieux s'effondre, l'infernale machine se met en branle, déchirant tout sur son passage, tâches de sang coagulant dans son sillage, les 4 sont menacés, Sam, enveloppé d'amour est protégé. Pour l'instant. Le jeune médecin, d'une froideur sans égale calcule, minutieusement, le corps bien à l'abris dans la maison familiale, fragment de sourires d'enfants joueurs, les bulles de joies finissent toutes par éclater, à la manière des complots déjoués, des inspecteurs piégés, des malfrats trompés. Au fond d'un verre un peu sale, crasse d'années de bons et loyaux services bafouées, Sam tente de trouver la PAIX, les plans se vidant de son emblématique sourire, non sans tristesse, ironie? ; les deux jeunes infiltrés perdent peu à peu la foi, s'ils en arrivent à s'oublier eux-mêmes, qu'adviendra t-il de la femme aimée? L'éloignement des corps, l'amoindrissement des valeurs autrefois tant respectées, le désir de vengeance bouffe tout. Putain de 13 juillet sanglant, veillée funèbre d'une aube nouvelle, la suprématie du crime sur l'empire colonial est sans appel, l'inspecteur Wong mélange ses cartes d'un geste fébrile, épique murmure de la Mort qui guette, qui joue avec ces âmes damnées une ultime fois. .